Pour comprendre l'origine style de karaté yoseikan.

Origines du Yoseikan

Sous sa forme originale, le style de karaté Yoseikan-Ryu a été importé de France par son fondateur, Maître Aymé Favre qui a reçu son 1er dan de karaté de Me Hiroo Mochizuki. C’est d’ailleurs Me Favre qui donna la première démonstration de karaté au Québec, en 1957. Il a d’ailleurs obtenu des ceintures noires en karaté, aïkido et judo et possédait aussi un bon bagage de connaissances en auto-défense et en kobudo (maniement des armes).

En 1957, Me Favre quitte la France pour enseigner le karaté à Montréal. Un peu plus tard, en 1960, il s’installe dans un local qu’il partage avec Me Fabre (ne pas confondre les deux noms), responsable du volet judo. L’école sera connue sous le nom de École canadienne de Judo et de Karaté. C’est en 1963 que Jim Hartnell (maintenant le maître de l’Association Yoseikan-Ryu) s’inscrit à l’école de Me Favre. En 1965, Me Favre organise avec Me Tsuroka de Toronto les premiers Championnats de Karaté de l’est du Québec. Son école est alors affiliée à la National Karate Association reconnue à travers le Canada ainsi qu’à la All Japan Karate-do Association accréditée mondialement. Il organise, en 1966 et 1967, les deuxièmes et troisièmes Championnats de Karaté de l’est du Québec.

En 1967, Me Favre déménage son école d’arts martiaux à Pont-Viau (Laval) et procède à l’élaboration d’une synthèse de plusieurs éléments des styles majeurs de karaté traditionnels qu’il a connus et pratiqués tels que le Shotokan fondé en 1938, le Chito-Ryu fondé en 1946 et le Wado-Ryu fondé en 1939. À partir des meilleurs éléments de ces différents styles, il crée un nouveau style qu’il baptise Yoseikan empruntant par le fait le nom de l’École de Me Mochizuki, père de Hiroo Mochizuki, l’un des grands maîtres de karaté japonais. Du style Shotokan, Me Favre a gardé les 4 premiers katas, du Chito-Ryu (ne pas confondre avec Shito-Ryu) il a conservé les positions hautes ainsi que trois katas et du Wado-Ryu, les esquives et les balayages. Grâce à l’approche de Me Aymé Favre, le style Yoseikan-Ryu demeure traditionnel car il a été inspiré de style de karaté ancien. Enfin, Me Favre a aussi créé deux katas intitulés Yoseikan shodan et Yoseikan nidan. On y reprend, entre autres, plusieurs techniques qui caractérisent le style. À partir de ce moment, son dojo sera connu sous le nom de Yoseikan Karaté Dojo.

En 1972, Maître Favre, nomme son style Yoseikan-Ryu afin de pouvoir se différencier des autres Écoles portant le même nom et qui n’ont pas la même philosophie. C’est en effet l’année la fédération Yoseikan-Ryu commence à se démarquer du karaté en tant que sport de compétition afin de s’orienter vers une pratique axée sur le développement intégral de l’individu.

Le mot Yoseikan

  • Ye ou Yo qui signifie éduquer, transmettre des connaissances, véhiculer un esprit de sagesse.
  • Sei qui représente l’honnêteté, la droiture, le respect et l’ouverture à la globalité.
  • Kan qui indique le lieu de rencontre, la grande maison, la famille, la volonté de l’association.

Origines du Club d’Arts Martiaux

Au Québec on retrouve plusieurs écoles et fédérations enseignant le karaté Yoseikan. Plusieurs de ces écoles / élèves faisaient partie de la même association durant la fin de années 1960 et le début des années 1970. Par la suite, des élèves des maîtres originaux ont à leur tour formé de nouvelles associations enseignant toujours le Yoseikan.

En 1972 M. Raynald Leclerc ouvre la première école du Club d’Arts Martiaux à Mascouche. Par la suite d’autres écoles viennent s’ajouter à l’Association pour former l’association Clubs d’Arts Martiaux telles que connue aujourd’hui ; c’est-à-dire uniforme noir, logo avec un poing blanc fermé. . En 1992 l’école de Joliette s’associe avec le C.A.M.

Dans la plupart de ces écoles les katas sont similaires ou identiques, à ceux du Yoseikan-Ryu traditionnel, mais le combat de style libre ou compétition occupe une place importante. Par contre aucun maniement d’armes n’est enseigné dans les écoles C.A.M.

Les Dojos

Malheureusement depuis les années 2000 on remarque une véritable chute au niveau du nombre d’écoles affiliées. Néanmoins, on retrouve encore quelques écoles du Club d’Arts Martiaux soit à MascoucheSaint-Jérôme et Saint-Roch-de-l’Achigan.

Les domaines de pratiques

Comme pour les autres styles de karaté ; pour parvenir à la maîtrise de ce style l’élève doit acquérir des connaissances dans trois domaines qui sont :

Il s’agit de la base même du karaté et est composé de techniques de défense, d’attaque et de déplacement que l’on répète seul. Le Sensei montre un mouvement précis et le fait répéter plusieurs fois. Ces techniques sont des attaques aussi bien que des blocages avec contre-attaques. Ils sont composés d’une seule technique ou d’un enchaînement. C’est l’occasion pour les débutants d’apprendre les techniques de base, et pour les initiés d’améliorer leur aptitude à exécuter correctement et avec force la technique, et de maîtriser les mouvements et les sensations. Cette étape de l’entraînement prépare en fait la suivante, le kumite.

Dans les arts martiaux, le kata représente un combat opposant l’élève à un ennemi imaginaire. Étant codifié de manière rigoureuse, le kata permet notamment de travailler en toute sécurité des techniques qui seraient dangereuses en entraînement de combat, ou alors de travailler dans des conditions plus proches de la réalité du combat.

Le kata permet au pratiquant de s’améliorer sur plusieurs points :

– D’une part faire travailler des gestes, postures, etc. dans des situations données afin d’avoir un apprentissage au calme.

– D’autre part de faire découvrir des principes fondamentaux des arts martiaux comme la gestion des distances, l’attitude et la gestion de l’équilibre, la coordination des mouvements…

Il s’agit du combat conventionnel du karaté. Il se pratique à deux partenaires. Les attaques et les blocages peuvent être définis ou sous une forme libre. Il peut être sous supervision ou non d’un ou plusieurs arbitres.